Suite à la hausse des primes d'assurances en 2023, une certaine préoccupation se fait ressentir chez les consommateurs sur la possibilité d'une continuation de cette inflation pour l'année prochaine. Dans l'objectif de vous accompagner dans la préparation de votre budget, Assurances Conseil Des Mauges met à votre disposition une analyse prospective des primes d'assurances pour l'année 2024.
Les primes d'assurance pour les particuliers devraient connaître une augmentation de 3,5 à 4 % en 2024, principalement due à la hausse des coûts de réparation. D'après l'association SRA (Sécurité et Réparation Automobiles), ceux-ci ont augmenté de 8,42 %. Ce chiffre pourrait cependant évoluer car il ne prend pas en compte les réparations suite à des événements climatiques ou aux émeutes de fin juin, durant lesquels 5 000 véhicules ont été incendiés. Ces sinistres représentent 46 % des déclarations et 6 % du coût total de ces émeutes, soit 730 millions d'euros. Cependant, plusieurs facteurs pourraient limiter l'augmentation des primes : la baisse du nombre de blessés graves et de morts sur les routes par rapport à 2022, le fin du monopole des constructeurs sur les pièces détachées et l'encouragement à réutiliser des pièces par les compagnies d'assurances. Reste à savoir si l'État va rétablir la taxe spéciale sur les Conventions d'Assurances, abolie entre 2021 et 2023 pour les acheteurs de véhicules électriques. Si c'était le cas, cela pourrait significativement influencer le prix de votre assurance auto.
Suite à une période de stagnation des primes d'assurance à cause de la pandémie de Covid-19, on s'attend à une hausse de 5% des produits d'assurance habitation. Notons que depuis 2010, ces produits ont vu leur prix augmenter de près de 40%, et cette tendance devrait se poursuivre dans le temps. Plusieurs facteurs contribuent à cette future hausse : en 2022, le coût des sinistres liés aux conditions climatiques a atteint plus de 10 milliards d'euros pour les compagnies d'assurance selon France Assureurs ; l'Insee signale une hausse de 11% du nombre d'effractions ; et on enregistre également l'augmentation du coût des matériaux tels que les tuiles, les briques et le ciment. Cependant, cette hausse est tempérée par le remboursement partiel du coût des sinistres par le fonds d'indemnisation des catastrophes naturelles. Actuellement, la surprime versée à ce fonds est fixée à 12% pour les contrats multirisques habitation, mais une revalorisation vers 18% est envisagée, en attente de confirmation officielle.
En 2023, nous avons observé une hausse de 4,7 % des tarifs de mutuelles et, compte tenu du contexte économique incertain et de l’augmentation de la sinistralité, une nouvelle hausse de 3 % semble incontournable en 2024. De plus, une augmentation du ticket modérateur, qui désigne la part des frais non couverts par l’Assurance maladie, de 30 à 40 % est attendue pour les soins dentaires. Par ailleurs, deux éléments ont un impact conséquent : le vieillissement de la population et les progrès en matière de technologies médicales. Ces deux aspects ont entraîné une hausse des dépenses de soins de 2,4 % sur les douze derniers mois d'après l'Assurance Maladie. Une hausse des tarifs des consultations médicales est également prévue : dès l'automne, passer une consultation chez un médecin généraliste coûtera 26,50 euros au lieu de 25, et chez un spécialiste 31,50 euros au lieu de 30. C'est une augmentation de 6 %. La Sécurité Sociale remboursera 70 % de cette hausse. Les 30 % restants seront à la charge des organismes de santé complémentaire, pour un coût total estimé à 100 millions d'euros. Mais tous ces facteurs doivent être considérés conjointement avec la mise en oeuvre de la réforme du 100% Santé. Cette réforme, en projetant de généraliser la prise en charge intégrale de certaines prestations par les complémentaires santé, entraîne immanquablement un coût supplémentaire pour ces dernières. Cependant, les assureurs sont tenus par des directives gouvernementales strictes cherchant à protéger le pouvoir d'achat des consommateurs, ce qui leur interdit d'augmenter les tarifs au-delà du taux d'inflation.