Editorial
Le Corps de Maîtres de Stage de la Faculté de Médecine de l’Université Libre de Bruxelles a été constitué il y de longues années dans le but de solidariser les médecins qui enseignaient la clinique dans le réseau de l'Université. Il représente l’ensemble des hôpitaux, qu’ils soient universitaires ou non. Si cette école est restée fort appréciée de nos médecins en formation et si l’appartenance à notre Université contribue à la manière dont nous dispensons aujourd’hui notre enseignement, la signification de notre association a perdu du sens pour beaucoup d’entre nous et a manqué de vitalité au cours des dernières années.
Et pourtant, les défis n’ont pas manqué : le numerus clausus, les fusions hospitalières, les difficultés économiques, la concurrence née d’une libéralisation économique, la hiérarchisation des soins s’opérant souvent a postériori plutôt que de manière prospective, le processus européen de Bologne … etc. Beaucoup sont restés comme sidérés, reclus dans le travail, souvent déprimés ou fâchés, oublieux du fait que l’union continue de faire la force et que nous avions bien des points communs, bien des idéaux à défendre, une indiscutable force dans la solidarité, dans ce qui est convenu d’appeler aujourd’hui la « masse critique ». D’autres réseaux, en Europe et dans notre pays, ont progressivement resserré les rangs et montrent aujourd’hui plus de densité, plus de détermination dans le projet d’avenir.
C’est dans cet état d’esprit que nous avons souhaité redonner à notre corps des maîtres de stage (rebaptisé COMASTAM-ULB) un nouveau départ et un plan de travail avec un échéancier.
Il nous semblait tout d’abord que ce réseau œuvrait depuis toujours à un enseignement clinique précoce dans les études, très pratique et centré sur une démarche clinique déductive héritée de maîtres très réputés, tels Paul Govaerts, Pierre-Paul Lambert ou Lucien Deloyers, par exemple. Il est essentiel qu’il perdure, s’adapte et continue de se construire avec originalité. Il nous faut des outils, une réflexion partagée avec les plus jeunes, un plan structuré pour les post-graduats qui constituent actuellement les "masters complémentaires".
Ensuite, nous avons souffert et souffrons encore de nos hétérogénéités : trop de statuts différents, qu’ils soient administratifs ou financiers, trop de divisions, souvent réductrices, ou trop peu de projets communs dans l’enseignement, la recherche et la pédagogie. Alors qu’il y a tant de passerelles à créer, de réflexions communes à mettre en chantier, de démarches sur les plans sociaux, éthiques et humains qui soudent les professionnels acquis aux mêmes buts.
Le Corps des Maîtres de Stage de la Faculté de Médecine de l’ULB est aussi un creuset où peuvent se retrouver les plus anciens et les plus jeunes dans un environnement professionnel idéalement détaché de ce qui fait un quotidien parfois ardu afin de réfléchir à la formation, à ses buts, à son sens.