PREMIERES MESSES ET BENEDICTIONS DE L'ABBE FRANCOIS-XAVIER

Date de publication : Jul 01, 2012 9:23:7 PM

Homélie prononcée par un ami prêtre à la chapelle du Sacré-Cœur de Loublande, lors de la 1° messe de l’Abbé François-Xavier Robert :

Monsieur l’Abbé François-Xavier, vous voici désormais devenu pleinement Père, le Père François-Xavier. Le Bon Père François-Xavier. Votre Sacerdoce fait désormais de vous un père spirituel. Votre paternité consistera à former le Christ dans les âmes qui vous seront confiées, pour un véritable enfantement ! C’est pourquoi, comme l’Apôtre Paul, vous pourrez dire en vérité à vos paroissiens :

« Mes petits enfants, vous que j’enfante à nouveau dans la douleur, jusqu’à ce que le Christ soit formé en vous. » (Galates 4, 19)

Le décret sur le ministère des prêtres « Presbyterorum ordinis » de Vatican II nous dit en effet que « les prêtres font naître et grandir le peuple de Dieu ». Mais retenez bien qu’il s’agit d’un accouchement dans la douleur. DOLOR ! N’est-ce pas le nom que le Seigneur a donné ici-bas à votre grand tante chérie, Claire Ferchaud ? Pour sa part, il lui faudra aussi souffrir une douleur d’enfantement : « Quand je te parle de la douleur qui m’oppresse, lui disait Jésus, c’est pour l’imprimer en toi. Car en vérité je ne souffre plus. Ma mort est une mort mystique, mais que je rends réelle à tes yeux afin que tu sois une copie vivante de ma vie crucifiée. »

Père François-Xavier, il vous faudra, vous aussi, pour pouvoir enfanter, devenir peu à peu une copie vivante de la vie crucifiée de Jésus. C’est cela le Sacerdoce : une sorte de copie conforme du Christ crucifié . Vous devrez dire comme Saint Paul : « Je suis crucifié avec le Christ… ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. »

Votre ordination vous a déjà conformé au Christ crucifié, pour un enfantement dans la douleur. L’onction de l’Esprit-Saint vous a marqué pour toujours d’un caractère spécial qui vous configure au Christ Prêtre et qui vous rend capable désormais d’agir au nom du Christ Tête de ce Corps qu’il vous faudra enfanter dans l’Eglise.

Sacerdos alter Christus ! Le prêtre est donc un autre Christ . Ou mieux : le prêtre c’est le Christ. Comment cela vous sera-t-il possible puisque, comme nous tous, vous restez un homme marqué par le péché ? Voici ce que disait un tout jeune prêtre comme vous au lendemain de son ordination : « Seigneur Jésus, j’avoue, je reconnais devant Vous mon impuissance. Aucune des charges du sacerdoce ne m’effraie plus que la messe à dire, aucune n’inquiète davantage ma faiblesse, car je dois m’y constituer prêtre et victime avec Vous ; et cette communion me fait peur. Tout autre renoncement est passager et limité. La messe réclame une identification permanente. Donnez-moi la volonté d’y unir ma vie ; donnez-moi d’en faire le centre de ma vie ; donnez-moi d’y apprendre la nécessité de devenir un saint ; donnez-moi d’y trouver la force quotidienne pour, en effet, devenir un saint. » Ce vertige, Père François-Xavier, vous le ressentez aussi. Soyez rassuré, l’apôtre Pierre l’a ressenti lui aussi qui disait au Seigneur : « Eloigne-toi de moi Seigneur, car je suis un homme pécheur. » Mais contemplons maintenant ce que la grâce de l’ordination peut faire objectivement d’un homme pécheur.

Voici ce que votre tante chérie vit au cours de la Messe : « Le prêtre m’apparut plus beau et plus victime que jamais tant il y avait de ressemblance entre lui et le Christ au Calvaire. Jésus me donna la faveur d’être témoin de l’union mystérieuse qui existe entre le cœur de Jésus et le cœur du prêtre fidèle, non seulement par la communion sacramentelle, mais aussi par l’intime union de son sang à la vie corporelle du Christ. A l’autel, il se fit une union entre le prêtre et Jésus. Cette transformation du prêtre est inexplicable et je ne saurais jamais la dire qu’au Ciel. A l’autel, le prêtre est un autre Jésus ! » Cela, Père François-Xavier c’est donc ce qui se passera toujours lorsque vous célébrerez la sainte Messe, et dès votre première Messe, maintenant. Votre Messe ne sera pas uniquement la Consécration du Corps et du Sang du Seigneur, mais elle devra aussi signifier et réaliser peu à peu votre propre consécration. L’apôtre Jean, modèle mystique de tout prêtre, penché contre le Sacré Cœur de Jésus a entendu ceci de la bouche du Seigneur, qu’il nous a transmis dans son Evangile (chap. 17 v. 19) : « Pour eux je me consacre moi-même, afin qu’ils soient consacrés eux aussi en vérité. » Cette consécration mystérieuse de tout votre être, corps et âme, se fera sans violence, dans l’Amour et la douceur du cœur de Jésus ; puisque « le Sacerdoce c’est l’Amour du Cœur de Jésus », comme le disait si bien le Saint Curé d’Ars. Ne craignez pas, Père François-Xavier, car la tragédie de la Passion vous arrive maintenant, dans la liturgie de la Sainte Messe, toute tranquille et toute pleine de la douceur du Cœur de Jésus pour vous. Quelle joie sans limite de savoir que votre ordination sacerdotale ne vous rend pas seulement capable de consacrer le Corps et le Sang du Seigneur, mais vous permet d’être consacré vous-même avec Lui, par Lui et en Lui ; et de messe en messe d’être toujours plus conforme au Christ Sauveur. C’est encore l’enseignement de Saint Paul aux Romains : « Dieu vous a appelé pour réaliser son dessein, Il vous a aussi prédestiné à être conforme à l’image de son Fils, afin qu’il soit le premier-né d’une multitude de frères. » (Romains 8,28) C’est ainsi que, les fidèles qui assistaient à la messe du Saint Padre Pio, disaient qu’à l’autel le Padre devenait le Christ crucifié, à tel point que le saint de Gargano disait : « Si c’était en mon pouvoir, je ne descendrais jamais de l’autel. « C’est cela la réalité du Sacerdoce ! Pas simplement faire la Messe, mais être la Messe.

Voyant passer un prêtre dans la rue, on dit qu’un enfant dit à sa mère : « Maman, regarde la messe qui passe ! » C’est un grand mystère de foi que cet enfant exprime. Il ne vous reste plus, cher Père François-Xavier, qu’à devenir ce que vous êtes sacramentellement. Le diseur de messe doit devenir, grâce en particulier à l’observance aimante des rites liturgiques transmis par l’Eglise, un homme eucharistique. Le risque existe en effet d’être ce prêtre pour qui le Saint Sacrifice de la Messe devient plus un métier qu’un acte d’Amour. Le Seigneur s’en plaignait amèrement auprès de Claire : « L’acte le plus parfait, le plus sacré que j’ai établi moi-même, ils n’y pensent pas. A ceux-là je ne peux communiquer ma Gloire. O ma fille ! Prie pour eux. Fais pénitence. Offre-moi tes souffrances pour que je puisse venir à bout de ces cœurs sans amour. Il en est d’autres aussi qui sont bons, qui m’aiment, mais ils ont l’habitude de conserver en eux les distractions. Ceux-là aussi m’empêchent de faire éclater ma lumière. Ceux sont eux qui brouillent ma beauté. Ce n’est pas moi qui me retire, mais bien mon prêtre qui me force à m’éloigner. Les fruits du Saint Sacrifice restent les mêmes, car je suis toujours Jésus vivant et immolé entre leurs mains. Ce qui n’existe pas c’est l’union de mon Sacerdoce divin avec celui de mes plus chers de mes bien-aimés. » Que ce passage reste toujours gravé dans votre mémoire, Père François-Xavier, car ici vous est exprimé le cœur même de votre identité sacerdotale : le prêtre ne doit pas être simplement ce ministre qui pose validement l’acte sacramentel in persona Christi, mais pour que sa messe soit parfaite il lui reste à se laisser identifier consciemment à la Personne même du Christ Prêtre et Hostie. Pas simplement prêtre mais aussi HOSTIE. Cette sainteté particulière, être hostie, est constitutive du Sacerdoce. Elle fait partie de l’essence de votre sacerdoce. Votre sainteté sacerdotale est incluse dans la grâce que vous avez reçue des mains de votre évêque. Elle vous a déjà été donnée dans sa source. Il ne vous reste qu’à y puiser abondamment, de messe en messe ; soyez-y toujours attentif, comme nous en avertit le saint Curé d’Ars : « La cause du relâchement du prêtre, c’est qu’il ne fait pas attention à la messe ! Hélas ! Mon Dieu ! qu’un prêtre est à plaindre quand il fait cela comme une chose ordinaire ! » La supplication des fidèles est juste qui demande instamment au Seigneur : « Donnez-nous des prêtres, donnez-nous de saints prêtres ! » La sainteté de ses prêtres fut la grande angoisse de Jésus sur le Calvaire, disait Claire Ferchaud .

A Jean, qui représente le Sacerdoce, Jésus dit : « Voici ta Mère ! » La Vierge Marie est votre Mère, Père François-Xavier, désormais au titre nouveau de votre sacerdoce. C’est elle qui va vous aider puissamment à acquérir la sainteté qu’implique votre ordination. Marie au pied de la Croix réalise en elle la perfection intérieure de l’union à Jésus Hostie. Marie n’est pas prêtre, certes, comme vous l’êtes ; mais elle est non seulement la Mère du Prêtre éternel, Jésus, mais aussi la personne humaine la plus proche du mystère de la Croix de son Fils, au point de ne plus faire qu’un avec l’HOSTIE offerte du Calvaire. Elle vous enseignera, Père, à vivre l’OFFERTOIRE de votre Messe, pour que vous aussi, vous ne fassiez plus qu’UN avec l’HOSTIE CONSACREE que vous tiendrez bientôt entre vos mains. Comme cette petite goutte d’eau versée dans votre calice, Marie vous apprendra à vous noyer dans le Précieux Sang pour devenir… sauveur. Oui, sauveur dans l’unique Sauveur. Rien moins que cela. SAUVEUR pour notre monde aujourd’hui ! Sauveur de vos frères. Grâce à cette « femme eucharistique », comme aimait l’appeler Jean-Paul II, vous deviendrez vous aussi un « homme eucharistique » au service de vos frères. Cette maternité spirituelle mariale, d’autres saintes l’ont vécue au cours de l’Histoire de l’Eglise, comme la petite Thérèse de Lisieux par exemple, qui s’est toute offerte pour la fécondité de l’apostolat des prêtres missionnaires. Mais il est une autre femme eucharistique, qui dans cette même grâce mariale, a reçu dans son cœur le dépôt sacré de tout le Sacerdoce catholique pour l’avenir. Vous le savez, cher Père François-Xavier, c’est elle, votre tante chérie, Claire Ferchaud, Dolor. Souvenez-vous : « Vous que j’enfante à nouveau dans la douleur, jusqu’à ce que le Christ soit formé en vous. » Claire Ferchaud a accepté pour un renouvellement profond du Sacerdoce catholique, et du vôtre en particulier, Père François-Xavier, d’être la petite hostie unie sans limite à la grande Hostie de la Messe. Son plus grand honneur étant d’être crucifiée avec Jésus pour l’Eglise qu’elle aima de toute son âme. Elle a ainsi frayé la voie au cortège des prêtres de l’Agneau, offrant chacune de ses respirations pour le défrichement à venir afin d’ouvrir la Voie Royale. Comment ne pas se sentir concerné par cette aspiration dans cette voie vers l’HOSTIE DES RINFILLIERES, de la grande prière ?

Mais pour emprunter cette Voie Royale, Père François-Xavier, il vous faudra toujours vous efforcer de ressembler au plus près à Celui qui, pourtant de condition divine, s’est anéanti lui-même, prenant la condition d’esclave et qui s’humilia, obéissant jusqu’à la mort et la mort sur une Croix. (Philippiens 2,6). C’est en effet la vertu d’humilité qui vous permettra d’avancer dans cette voie royale. Votre tante chérie vous en a donné l’exemple, elle qui qui fut toujours humble victime aimante et obéissante.

Que votre Sacerdoce, qui vous a placé, par pure grâce, à un degré de dignité proprement divine, vous pousse, cher Père François-Xavier, à l’image de votre tante chérie, à toujours rechercher l’humble service du Seigneur et de vos frères, devenant ainsi le modèle du troupeau qui vous sera confié. ( I Pierre 5,3). Vous pourrez alors chanter avec le psalmiste : « Seigneur, mon cœur ne s’est pas gonflé ni mes yeux haussés, je n’ai pas pris un chemin de grandeurs ni de prodiges qui me dépassent. Non, je tiens mon âme paisible et silencieuse, comme un petit enfant contre sa mère. » (Psaume 131,1)

Première Messe à Loublande

Première Messe à Blanzay

Sortie avec les enfants du catéchisme

Bénédiction de Madame Martineau

dévouée pendant de nombreuses années à notre paroisse

et à notre Abbé

Messe du matin à Blanzay