Les moines de Marmoutier reçoivent de Archambault de Liré : deux parts de le dîme d'un manse, et deux champs
vers 1070-1080 (?)
Angers, Archives départementales du Maine-et-Loire 41 H 13
Liens avec charte 1 et charte 3 de Liré
Qu'il soit diffusé par les moines de ce Grand Monastère que Hamelin, notre moine, reçut de Archambault de Liré deux part de toute la dîme du manse de Gerald de Funario, soit 10 sols à cette date et 2 sols en règlement pour son fils Budic,
plus ce que Archambault avait retenu du manse de Constantin et qu'il avait vendu au moine Hamelin, soit 2 sols, pour ainsi dire comme en séparant un ruisseau qui s'écoule.
Les témoins de ces deux transactions sont : Herveus Cazainnuns, Gahardus vicarius, Rainaldus Borellus, Bernard Medietarius.
Enfin il reçut un champ situé sur la Censive, que Bernard Medieatrius avait coutume de cultiver pour 12 sols
et un autre champ situé entre la vigne de Gontier et la vallée pour 10 sols ; ces deux champs étant sous l'autorité de son fils Budic.
Ont été témoins : Morin, fils d'Hubert, Odolin [neveu] de Gautier, Gule Anseris.
Notum sit hujus Majoris Monasterii monachis quod Hamelinus, noster monachus, emit ab Archenbaldo de Liriaco duas partes totius decimae de mansura Giraldi de Funario, datis illi X. solidis et II. Budico filio ejus pro auctoramento;
et quod retinuerat sibi idem Archenbaldus de mansura Constantini vendidit eidem Hamelino monacho II. solidis sicut Aliendus fluviolus currit.
Utriusque emptionis testes : Herveus Cazainnuns, Gahardus vicarius, Rainaldus Borellus, Bernardus medietarius.
Emit quoque ab eodem quendam canpum super Censivam situm, quem Bernardus medietarius colere solebat, XII. solidis.
et alium canpum situm inter vineam Gunterii et Valeiam, X. solidis; utrum auctorante Budico filio ejus,
testibus istis : Morino filio Huberti. Odolino nepote Gaulterii Gule Anseris.
Hamelin (moine)
Archambault de Liré
Gerald de Funario
Budic fils d’Archambault
Témoins pour les deux dons d'Archaumbault
Herveus Cazainnuns
Gahardus (vicaire)
Rainaldus Borellus
Bernardus Medietarius
Témoins pour les dons des deux biens sous l'autorité de Budic
Morin fils d’Hubert
Odolin [neveu] de Gautier
Gule Anseris
Le Grand Monastère
Le manse de Gerald de Funario
Le manse de Constantin
La Censive
La vigne de Gontier
Traduction française : Jean-Luc Delalande. Merci de demander l'autorisation à l'auteur pour toute réutilisation.
Vues numérisées : Cartulaire du prieuré Notre-Dame de Liré, dépendant de l'abbaye de Marmoutier (vers 1090-1478, rédigé fin XVe siècle-début XVIe siècle). Archives départementales du Maine-et-Loire, 41 H 13. images sous licence ouverte 2.0 ETALAB. Il ne s'agit pas des chartes originales mais de reproductions ultérieures. A consulter sur le site de l'IRHT https://arca.irht.cnrs.fr/ark:/63955/md440r969b4q vues 13 à 14
Transcription (latin) Marchegay, Paul, « Recherches sur les cartulaires d'Anjou », dans Archives d'Anjou. Recueil de documents et mémoires inédits sur cette province, t. 2, Angers, 1853, p. 20
Eléments de contexte : Amis du vieux Châteauceaux
Datation : ?
MANSE
« Le manse représente le type d’exploitation agricole le mieux connu, sinon peut-être le plus répandu au Moyen Age...Au sein de la villa...les terres sont réparties en deux grandes masses : d’une part, la réserve seigneuriale, qualifiée elle-même très souvent de « manse du maître »... d’autre part, les tenures paysannes, c’est-à-dire les manses proprement dits.
Ceux-ci comprennent l’habitation du tenancier..., les terres arables qui lui sont rattachées et des droits d’usage dans la forêt et sur les friches domaniales.
La fonction primordiale du manse est de loger et de nourrir le tenancier et sa famille pour leur permettre d ‘accomplir les services dont ils sont requis sur la réserve seigneuriale ...sans rémunération. Les impositions qui pèsent sur le manse...sont donc essentiellement des charges en travail : c’est d’ailleurs en cela que le manse se différencie de l’autre grand type de tenure médiévale, la censive. »
CENSIVE
« La censive est une tenure paysanne, concédée tantôt pour un temps limité, tantôt à perpétuité, qui n’est pas imposée de services en travail ou qui n’en doit que très peu et dont l’essentiel de la redevance est constituée par un cens en nature ou en numéraire...
A partir du Xe et surtout du XIe siècle, la censive gagne partout beaucoup de terrain, parallèlement à l’extension des terroirs cultivés. ..Les cens de montant variable, d’application beaucoup plus souple, ont connu un succès plus grand encore : ils consistent en une redevance proportionnelle à la récolte, dénommée souvent champart (part prélevée sur le champ)»