Donation par Geoffroi de Champtoceaux, en recevant l'habit monastique à Marmoutier, après avoir été blessé à mort devant Amboise, de toutes les coutumes qu'il avait dans le bourg des moines, près du château.
Peut-être 21 août 1044. Parchemin de 23 cm de hauteur et 32 cm de largeur conservé à Angers, AD Maine-et-Loire, 38 H 1 n° 3
Existence de possession de moines de Marmoutier à Champtoceaux. Revenus justes et injustes(?). Geoffroi de Champtoceaux déjà connu par charte n°1.
Qu'il soit porté à votre connaissance, pour le présent comme pour le futur, que Geoffroi, seigneur de Castrum Celsum, fut à un moment donné blessé à mort, à la tête, près d'Amboise. Il s'est fait transporter au Grand Monastère et là, devenu moine, il mourut en paix.
Mais, évidemment, avant de recevoir l'habit monastique de la religion, pendant qu'il avait encore son esprit lucide et le pouvoir de donner, il fit don au Grand monastère Saint-Martin et à ses moines de toutes les coutumes, soit les revenus qu'il avait, soit ceux qu'il pouvait recevoir, qu'elles soient juste ou injustes, dans le bourg que Saint-Martin avait là, près du château nommé plus haut.
Bien sûr, il ne mit rien de côté, ni pour son successeur, ni pour son héritier. Ont témoignés de ce qu'ils ont vu : Odon de Jarmayas, Foulque de Regniaco, Gilbert de Fanoleriis, Thomas de Fanoleriis, Geoffroi fils de Fulcher, Raymond, chasseur, Odon de Briencione, Gaubert de Langiacis, Hugon de la Tour, seigneur, Geoffroi Adenauri.
Notum sit tam presentibus quam futuris quod Gaufredus dominus Castri Celsi quondam letaliter vulneratus apud Anbaziam in capite, fecit se ad Majus Monasterium deferre, et ibi monachus effectus, obiit in pace.
Sed priusquam susciperet habitum monasticȩ religionis, videlicet dum adhuc integrum haberet sensum, et potestatem donandi quod suum erat et retinendi, perdonavit beato Martino Majoris Monasterii et monachis suis, omnes consuetudines sive exactiones quascumque habebat vel habere poterat juste, aut injuste in burgo illo quem habet Sanctus Martinus apud castrum supra nominatum.
Nullam quippe alicui successori suo, aut heredi reservavit, prorsus omnes guerpivit, videntibus testibus istis, Odone de Sarmaisas, Fulcone de Regniaco, Gisleberto de Fanoleriis, Thoma de Fanoleriis, Gaufredo filio Fulcherii, Raimundo venatore, Odone de Brientione, Gausberto de Lengiacis, homine, Hugonis de Turre, matre ejusdem Gaufredi Adenauri.
Geoffroi, seigneur de Castrum Celsum
Odon de Jarmayas
Foulque de Regniaco
Gilbert de Fanoleriis
Thomas de Fanoleriis
Geoffroi fils de Fulcher
Raymond, chasseur
Odon de Briencione
Gaubert de Langiacis
Hugon de la Tour, seigneur
Geoffroi Adenauri
Castrum Celsum (= Champtocaux)
Amboise
Grand Monastère Saint-Martin (= Abbaye de Marmoutier)
Traduction française, éléments de contexte : JL Delalande, Amis du vieux Chateauceaux
La traduction a été effectuée selon le texte latin transcrit par Bourdeaut A, Les origines féodales de Chateauceaux, 1913, p. 278-279. Ecarts possibles avec la transcription de la base Telma
Résumé, transcription http://telma.irht.cnrs.fr/outils/originaux/charte3516/ Acte n°3516 dans Chartes originales antérieures à 1121 conservées en France , Cédric GIRAUD, Jean-Baptiste RENAULT et Benoît-Michel TOCK, éds., Nancy : Centre de Médiévistique Jean Schneider; éds électronique : Orléans : Institut de Recherche et d'Histoire des Textes, 2010. (Telma).
Datation 21/08/1044 selon Telma, par étude diplomatique. La date aurait été déterminée par Olivier Guillot, "Le comte d'Anjou et son entourage au XIè siècle", tome II, n° C84, pp 71-72 [non consulté]
Geoffroy est blessé mortellement, sans doute dans un conflit entre Foulques Nerra et Eudes de Blois. A l’article de la mort, il se fait moine. Pour quelle raisons ? « Pro salute animae meae » : c'est un leitmotiv dans chaque acte qui démontre que, pour un combattant soumis aux aléas de la guerre, la vie peut être très courte à cette période et que le message de l'Église sur les dangers d'aller en enfer après la mort a été bien intégré chez les fidèles : il porte surtout sur la nécessité de sauver son âme et assurer son salut dans l'autre vie.