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de Posy Simmonds - Editions Denoël

Cassandra Darke, Londonienne pur jus, vieille teigne misanthrope, mauvaise coucheuse en surcharge pondérale, n’est pas sans rappeler le célèbre Scrooge de Dickens. Elle ne pense qu’à elle-même et aux moyens de préserver le confort dont elle jouit dans sa maison de Chelsea à 8 millions de livres. La galerie d’art moderne de son défunt mari a été le théâtre de fraudes qui l’ont mise en délicatesse avec la justice et au ban de son milieu. Mais Cassandra s’accorde le pardon, au prétexte qu’«à côté de tous ces meurtriers récidivistes, on se sentirait presque comme Blanche-Neige». Ses fautes n’impliquent «ni violence, ni arme, ni cadavre». Hélas, dans son sous-sol, une ex-locataire, la jeune et naïve Nicki, a laissé une surprise qui pourrait bien s’accompagner de violence et d’au moins un cadavre…

Affinant encore sa virtuosité unique, entre roman et bande dessinée, Posy Simmonds poursuit la fresque de l’Angleterre moderne entreprise dans ses livres précédents et donne sa vision au scalpel du Londres brutal et fascinant d’aujourd’hui, «entre paillettes et galères». Son cœur, comme toujours, penche pour les chiens perdus, mais le portrait qu’elle trace de Cassandra, cette femme trop riche à l’hiver de sa vie, est vibrant d’empathie. Pur plaisir. Pur Posy.

L’auteure :

Posy Simmonds est une dessinatrice de presse, écrivaine et illustratrice de livres pour enfants et auteure de bande dessinée britannique.

Rosemary Elisabeth « Posy » Simmonds est née le 9 août 1945 à Cookham Dean, dans le Berkshire, dans la campagne anglaise. Ses parents y possèdent une ferme où ils élèvent leurs cinq enfants. La découverte dans la bibliothèque familiale des dessins satiriques de la célèbre revue Punch déterminera son goût pour le dessin. La jeune fille passe une partie de sa scolarité en pension, à la Queen Anne's School, une école privée de Caversham et se met à dessiner pour échapper à l'ennui : « J'étais un brin subversive », reconnaît-elle dans les pages du Monde des livres du 30 janvier 2009. « À 15 ans, j'avais une passion pour les comics, j'en dessinais sans arrêt, les meurtres foisonnaient, je m'amusais follement. Les profs, eux, étaient horrifiés par la noirceur de mes "œuvres" et les confisquaient au fur et à mesure... » La jeune fille rencontre une enseignante qu'elle n'a pas oubliée : « La prof de français portait Jolie madame de Balmain, et des talons aiguilles : le vrai chic parisien. Et surtout elle nous invitait dans sa chambre à prendre du café et des gâteaux. » Ce professeur fait découvrir les grands écrivains à ses jeunes élèves dont Flaubert et Hugo et donne à la jeune Posy une seconde passion, la littérature et l'envie de conjuguer à l'avenir texte et dessin.