Une oeuvre menacée
Défense de l'oeuvre de Mallet-Stevens : Une pétition et un recours contre l'absurde projet de construction de MMA
Le 22 mai 2018, la Ville de Paris a délivré à COVEA immobilier et MMA un permis autorisant la construction d’un immeuble à usage d’habitation en R+2 qui doit venir s'adosser contre l'immeuble protégé de Mallet-Stevens.
Si le projet ne menace pas l’immeuble dans son existence ou sa pérennité, il aura toutefois pour conséquences notables :
- d'occulter des ouvertures sur une façade protégée, ouvertures jouant un rôle important dans la composition architecturale pensée par l'architecte et dans le jeu d'éclairages indirects des appartements, très représentatif de son oeuvre ;
- de dénaturer l'oeuvre en rompant le subtile équilibre des volumétries, des lignes verticales et horizontales, conçu par Robert Mallet-Stevens ;
- de transformer le jardin - dessiné par l’architecte comme un trait d'union entre l'immeuble existant sur rue et sa construction en fond de jardin ;
Mallet Stevens, longtemps oublié, est aujourd’hui unanimement reconnu comme un acteur pionnier et incontournable du mouvement moderne français. Alors que la presse et les expositions consacrent régulièrement son rôle majeur et soulignent la rareté de ses œuvres, alors que l’Etat a investi 23 millions d’Euros dans le sauvetage de la villa Cavrois, le projet de construction porté par MMA au 88 boulevard Arago va singulièrement porter atteinte à l’intégrité de son oeuvre du 7 rue Méchain, unique exemple d’un immeuble d’habitation collective réalisé par l'architecte et qui suscite un très vif intérêt du public : depuis 2017, l'immeuble est ouvert à la visite l’été par ses propriétaires et il accueille plusieurs centaines de visiteurs chaque année.
Il est donc regrettable et même absurde de voir les assurances MMA venir altérer grossièrement cette œuvre, en construisant contre l’immeuble de Mallet-Stevens et son jardin un programme banal de 10-11 mètres de hauteur composés de studios et d’appartements "marketés" comme des « maisons de ville », et ce, dans une certaine indifférence des pouvoirs publics.
Un recours gracieux a été déposé par le syndicat des copropriétaires auprès de la Ville de Paris pour demander l'annulation de ce permis de construire, mais cette dernière n'a même pas pris la peine de répondre. Un recours contentieux a donc été déposé.
Mais pendant ce temps, MMA, au mépris de l'avis du juge administratif et de l'issue du futur jugement, s'entête dans son projet absurde et poursuit sa construction.
Aidez-nous à lutter contre ce projet en signant la pétition en ligne ! Déjà plus de 1700 personnes en sont signataires !