Les A.P.O. ( Les Aciéries de Paris et Outreau)
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L'Humanité journal socialiste quotidien du 4 février 1947 relate : Les Aciéries de Paris d' Outreau depuis la libération deux hauts fourneaux remis à feu 118% de la production d'avant guerre.
Article de la Voix du Nord du 7 août 1956 concernant le départ en retraite de Mr Morel : " Nous avons rendu compte de la charmante manifestation de sympathie qui s'est déroulée à Manihen à l'occasion du départ en retraite de Monsieur Léopold Morel qui compte 33 années de présence aux A.P.O Aciéries de Paris et d’Outreau, et que l’on voit ci-dessus, au centre, M;M Daumalle, Bigand et Serre. "
La ville de Boulogne sur mer est le premier port de pêche français mais elle est également classée au 5e rang des villes les plus polluées en France par le Laboratoire de la Sidérurgie française. Ce laboratoire estime que l'air est plus pollué par l'environnement marin que par les acieries de Paris Outreau, ce que conteste les riverains du Boulevard St Beuve. Interviews de Monsieur MOLEUX, Association de Défense du Boulevard St Beuve, qui remet en cause les résultats du laboratoires. Reportage vidéo du 6 Octobre 1973.
https://www.ina.fr/video/CAF90004631/boulogne-sur-mer-et-la-pollution-video.html
Coulée de fonte au A.P.O au début des années 1900.
Extinction d'une fournée de Coke en 1911 aux A.P.O d'Outreau
Les A.P.O quand l'usine s'appelait Les Hauts Fourneaux de Montataire début du 20ème siècle
Ici vue sur l'ancienne entrée de l'usine 1 de Manihen.
Les A.P.O vue aérienne carte postée en 1924
Photo du 14 décembre 1978 :Les ouvriers des Aciéries de Paris et d’Outreau reprennent le chemin du travail jeudi 14 décembre 1978 après avoir voté massivement pour la fin de la grève, ils attendent les 1050 lettres de licenciement. photo des A.P.O du petit port.
Aciéries de Paris et d’Outreau, vue sur l’usine rue Edouard Vaillant.
Aciéries d'Outreau, carte postale représentant deux ouvriers devant un moule de marteau-pilon.
Aciéries de Paris de d'Outreau extinction d'une fournée de coke carte postale de 1911.
Les A.P.O d'Outreau en 1906, aux Aciéries, carte postale d'un convertisseur Cornue en action qui durait environ 45 minutes.
Un employé surveillant un convertisseur Cornue en 1906 aux A.P.O d'Outreau.
Les Aciéries de Paris et d'Outreau ( les A.P.O.) carte postale des années 1900 coulée d'une fonte en fusion destinée au convertisseur.
Les A.P.O courrier du mois de mai 1910 attestant les bons services d'un chef de travaux à l'entretien...
Photo d'un ouvrier en 1908 près d'un appareil à air chaud.
OUTREAU Aciéries de Paris et d'Outreau, coulée des roues de Berlines en 1909
Les A.P.O (Aciéries de Paris et Outreau Aciéries d'Outreau - Atelier mécanique en 1909
Ossature d'un gouvernail de sous marin fabriqué aux A.P.0 en 1928.
A.P.O Outreau carte postale d'une grosse coulée vers 1930
Article de presse de 1951 relatant la célébration de la Saint Eloi des APO à Manihen et la remise de la Croix de la Légion d'Honneur remise à Monsieur RIVENEZ ; cliquez pour voir l'article en original
Article de presse de 1951 (suite) A Manihen les photos des médaillés des A.P.O
et les lauréats reçus au C.A.P ; cliquez pour voir l'article en original
Article de la Voix du Nord de décembre 1965 : "Une Journée du don du sang aux A.P.O en décembre 1965." Cliquez sur l'article pour le visualiser en format original.
Vue sur les jardins de Manihen et de l'usine 1 ainsi que le dépôt de chemin de fer.
Wagon des Aciéries de Paris et d'Outreau entre Manihen et la Verte Voie
Destruction centrale a gaz des A.P.O en février 1992.
Autre photo de la destruction centrale à gaz des A.P.O en février 1992.
Le maire d'Outreau Jean-Marie François lors de la destruction des A.P.O
ACIÉRIES DE PARIS et D´OUTREAU . PONT ROULANT ELECTRIQUE .
| LE VISAGE DE L'ACTUALITÉ |
Après quelques années de crise, Outreau technologies va de l'avant et veut conquérir de nouveaux marchés pour son produit phare, le coeur de voie ferroviaire. Avec un nouvel atout, un concept innovant qui réduit l'usure de la pièce grâce à un système de durcissement par explosion.
1 Une entreprise plus que centenaire
Outreau technologies est implantée à Outreau, à la limite de Saint-Etienne-au-Mont depuis 1890. La société a changé de nom plusieurs fois, elle est depuis 2004 une filiale à 100 % de Manoir industries. Cette société française emploie 3000 salariés et est détenue par le fond américain Sun capitals.
Outreau technologies est une fonderie qui conçoit et fabrique des coeurs de voies destinés aux infrastructures ferroviaires.
2 Des raisons d'espérer
Après des années noires puis celles de la crise économique, Outreau technologies qui emploie 200 salariés renoue avec les commandes. 3000 coeurs de voie sont sortis d'Outreau l'an passé et des contrats qui s'annoncent permettent à la direction d'afficher un certain optimisme. Le contrat avec la SNCF doit encore durer 5 ans, ceux de la Belgique et de l'Italie seront à renouveler dans 24 et 14 mois. Outreau technologies pourrait obtenir l'installation de ces pièces dans le « cross-over » du tunnel sous la Manche grâce notamment à l'intervention du député Cuvillier auprès de Jacques Gounon, PDG d'Eurotunnel. Le cross over permet aux trains de passer d'une voie à l'autre.
3 Quel avenir pour le site et l'outil de travail ?
L'ensemble du foncier a été racheté il y a quelques années par un fonds israélien. Il n'en reste pas moins que la modernisation de la production entraîne une utilisation moindre de certains ateliers. Sur les 45 000 m² d'atelier, Outreau technologies cherche à en louer 15 000 m². Elle veut aussi mettre en location 400 m² de bureaux.
Concernant l'outil de travail, un investissement de deux millions d'euros a été consenti il y a 18 mois avec l'installation d'une roboto-fraiseuse numérique. Grâce à cette machine, le temps de rabotage des coeurs de voies est divisé par quatre.
4 Une innovation explosive !
Les coeurs de voie sont composés d'un acier au manganèse. le hadfield. Ce métal a beaucoup d'avantages, mais les coeurs de voies qui le contiennent ne sont définitivement durcis qu'au bout de cinq mois par le passage des trains. Rien de bien grave sauf que durant cette période, le coeur s'use prématurément, ce qui coûte de l'argent.
Depuis 2006, Outreau technologies teste sur le réseau ferré suisse, très sollicité, des coeurs de voies durcis par explosion. Développé avec la société d'explosifs Eurenco près d'Avignon, ce dispositif breveté entraîne la pose d'un explosif insensible. Lors de la détonation, l'explosif crée une onde de choc qui durcit l'acier de manganèse. Résultat : le coeur s'use moins vite. « Nous voulons convaincre nos clients que ce procédé est une bonne solution car il permet un changement plus espacé et donc une immobilisation moins fréquente », explique Pascal Delgrange, un directeur d'exploitation confiant dans l'avenir. •
Les A.P.O le réfectoire
Cowper Edward-Alfred (10 décembre 1819 – 9 juin 1893) était un ingénieur, mécanicien et métallurgiste anglais. Cowper déposa en mai 1857 un brevet intitulé Améliorations dans les Fours pour chauffer l'air et autres fluides élastiques[ et les premiers appareils de Cowper furent construits aux usines de Clarence en 1860. Avec la fabrication du coke, qui fit de grands progrès entre 1850 et 1860, et l’apparition du laminoir réversible, l’épuration des gaz du gueulard avec les appareils de Cowper sont des faits d’une grande importance pour l’évolution de la métallurgie, permettant par là même l'apparition de matériaux nouveaux. suite http://fr.wikipedia.org/wiki/Edward-Alfred_Cowper
Usines de Fumel. Vue des appareils Cowper (Fumel est une commune du département de Lot-et-Garonne et la région Aquitaine)
A.P.O Actions de 50 francs au Porteur
Ce n'est que le 25 mai 1945 qu'un haut fourneau fut rallumé aux A.P.O qui était resté en inactivité pendant 5 ans à cause de la seconde guerre mondiale, ce redémarrage intervint avec 650 ouvriers ...suite : Lire l'article de Voix du Nord du 23 mai 1946
Outreau article du 23 juin 1951: Le comité d'établissement des A.P.O a fêté Monsieur Antonin COULOMBEZ nommé Chevalier du Mérite Agricole
Décembre 1951 Les ouvriers des aciéries des A.P.O ont été à l'Honneur à l'occasion de la Saint-Eloi
Départs en retraite aux A.P.O... Dont le départ de Paul BRANLY grande médaille d'or du travail ( mon oncle maternel ) entré en 1947. C'est l'homme des chiffres d'abord au lancement commercial...lire l'article
Boulogne sur Mer les A.P.O et la pollution reportage télévisé du 6 Otobre 1973
Aciéries du Nord Avis aux actionnaires.
Accident au A.P.O en 1946 Article de la Voix du Nord.
Les A.P.O article de mars 1945. les A.P.O : L'usine d'Outreau à Manihen, avant la seconde guerre mondiale s'étendait sur 13 hectares et employait 1300 ouvriers.Les plus gros dégâts eurent lieur lors des bombardements du 2 juin 1944 sans toutefois détruire les parties vitales de l'usine L'usine des A.P.O aciéries de Paris et d'Outreau couvrait une superficie de 13 hectares et faisait vivre avant la seconde guerre mondiale 1300 ouvriers. Sa production avant guerre était de 6000 tonnes de fonte ou de ferromanganèse et 8 tonnes de moulage d'acier...
Acquisition des 66.000 m2 de la friche industrielle des A.P.O en 1985 par la ville d'Outreau d'un montant de 2.120.000 francs... lire l'article
« Dompteurs de feu : des APO à" Métal Opale" est en vente au Centre Jacques Brel 77 boulevard de la liberté au prix de 15 euros.
Le 7 décembre 1978 par solidarité aux ouvriers des A.P.O dont 1050 allaient être licenciés, Boulogne-Sur-Mer était une journée " Ville Morte " , notre région fortement frappée par la crise de l'emploi subissait un nouveau drame, drame pour les familles, drame pour le contexte économique... Voir bas de page
Les A.P.O. de Manihen en 1908
Texte extrait du livre OUTREAU D'HIER A AUJOURD'HUI
L’ESSOR INDUSTRIEL (1854-1939)
En 1854, des gisements de minerai de fer sont découverts sur le plateau d’Equihen. Dès 1858, la première usine est implantée à Manihen (Société des Forges et Fonderies de Montataire). Les débuts sont difficiles : fermetures, rachats, crise économique… Il faut attendre 1902 et la naissance des Aciéries de Paris-Outreau pour que la sidérurgie retrouve son dynamisme. A la veille de la Grande Guerre, quatre hauts-fourneaux tournent à plein régime à Outreau. Ils emploient 800 ouvriers.
Début de l' activité en 1857. Production de ferro-manganèse en 1906. Modernisation des bâtiments en 1910. Hauteur des bâtiments augmentée en même temps que l' activité. Installation des fours Martin en 1920-1921. Four électrique en 1923. Démolition des hauts fourneaux commencée en 1978.
En agrandissant cette photo qui date bien avant la seconde guerre mondiale, on aperçoit sur la gauche un groupe de jeunes... A peine même jeune homme... c'était ainsi à l'époque ils travaillaient dur et trés jeune.
Des pièces de marine fabriquées au A.P.O
Photo :Laminoir en acier Machine composée de cylindres d'acier tournant en sens contraire entre lesquels on fait passer une masse de métal pour la réduire en lames.
Avec le développement du chemin de fer, d’autres industries s’installent à Outreau : la Société des ciments français en 1856 et la Société anonyme des Phosphates (future Société Générale de Fonderie) en 1873. Cette dernière a été fondée par Jules César Lonquéty qui possédait une maison de maître sur la place du bourg.
Pendant la Première Guerre mondiale, ces industries vont participer à l’effort de guerre. Les APO produisent ainsi des obus et des plaques de blindage. Les troupes britanniques sont cantonnées à la Verte Voie et à l’Ave Maria tandis que des pièces anti-aériennes sont mises en batterie au Mont Soleil. Des bons d’alimentation sont distribués aux Outrelois et les caves se transforment en abris. Une Commission municipale est créée afin de venir en aide aux familles des mobilisés ainsi qu’aux réfugiés du Nord de la France et de Belgique.
Sur le plan démographique, Outreau est passé de 1 000 habitants en 1857 à 6 700 habitants en 1927. La présence d’usines dans la commune a permis le développement d’une classe ouvrière dont les syndicalistes Ernest Desclève et Maurice Gournay sont les portes parole durant l’entre-deux-guerres.
La municipalité multiplie les actions en faveur de cette classe ouvrière : gratuité des fournitures scolaires en 1928, ouverture d’une bibliothèque communale en 1931, création de bains douches en 1932. De même, l’accès au sport se démocratise avec l’Amicale Paul Bert (1929) et la société de gymnastique « La Fraternelle » (1931). Des quartiers d’Outreau sont exclusivement composés d’ouvriers : la rue des Hauts-Fourneaux concentre de nombreux métallos des APO, la rue Siabas est habitée par les cheminots…
En 1936, le Front Populaire trouve un écho favorable dans la cité : les ouvriers des APO et des Produits Réfractaires entrent en grève. C’est à cette époque qu’apparaît un jeune syndicaliste, Raymond Splingard. En novembre 1938, ce dernier dirige une grève dure avec Emile Carpentier dans ces deux entreprises. La répression patronale est terrible : de nombreux ouvriers sont licenciés. Cependant, fidèle à ses convictions de gauche, le maire, Ernest Desclève, fait preuve de solidarité en venant en aide aux familles touchées par le chômage (fourniture de vivres, de vêtements et de charbon).
Les A.P.O : Aciéries de Paris et d'Outreau c'est une page importante pour notre région, pour notre ville tout cela n'est plus que du passé ; une page ! Un livre de plusieurs tomes... Je vais m'efforcer à offrir tout ce que je possède, tout ce que l'on a voulu me prêter. Ce chapitre me tient d'autant plus à coeur parce-qu'une grande partie de ma famille Paternelle ou Maternelle a travaillé dans cette usine : Les YVART- Les BRANLY-les BERNARD ( Boer-Acqui, Maurice, Jazy-Les VLIEGHE-Les WASSELIN- Les BAHEUX et d'autres encore...
Voici notre lettre de licenciement reçue quelques jours avant Noël.
Marc Soubitez, Jean-Pierre Fauchois, Daniel Trollet et Alain Ferton d'Outreau. ( en partant de gauche à droite.) Photos prises fin décembre 1978. Merci à Alain d'avoir rafraîchit ma mémoire par l'intermédiaire de Sébastien pour Daniel et Jean-Pierre.
Vue aérienne sur l'usine début 1900 (cliquez pour agrandir)
Je me demandais toujours pourquoi ma famille maternelle ( père, oncles et la grand-mère de ) de ma grand-mère Hélène YVART (mariée à Paul BRANLY) tous originaires et habitants Aix en Ergny où ils étaient pour la plupart agriculteurs ou journaliers - étaient arrivés sur Equihen, Saint-Etienne au Mont. Une connaissance ou un membre de la famille les avait fait venir et ils voulaient tenter une nouvelle aventure, l'agriculture bien que demeurant encore un travail pénible commençaient à subir une petite révolution et l'usine pour eux était un moyen d'avoir du travail tous les jours et pour tout le monde...Quant à leur mère elle continuait avec une de leur soeur à tenir une petite ferme au Hameau du Mouton puis à Audisquer.
Les A.P.O vers 1908 et une des cheminées.
Fabrication du couronne et engrenage en acier
Coulée d'une grosse pièce : l'ouvrier avec sa lance est installé d'une façon " scabreuse " sur des planches...A droite un ouvrier est à quelques mètres de la grosse coulée...Tous les ouvriers observent...Bien des visages jeunes parmi ces ouvriers... C'était une époque où l'ouvrier travaillait dans des conditions lamentables et dangereuses... Loin de la sécurité... De nombreux et graves accidents eurent lieu et l'usine comptent beaucoup de décés. De jeunes enfants sont morts dans des conditions atroces.... nous racontaient il y a 30 ans les anciens...
L'acier destiné à la coulée d'une pièce est versée dans la poche.
Avec ce licenciement notre région allait passer de 14 à 19% de chômeur alors que la moyenne nationale était de 6%...
La CGCT à cause de l'électronisasions du marché du téléphone devra réduire son personnel qui était du nombre de 1000 personnes et plus. Puis comme si ce n'était pas suffisant Baignol et Fargon et Blangy-Conté 800 travailleurs attendent un plan de restruction... Nos marins pêcheurs aussi étaient inquiets attendant des " nouvelles mesures " qui n'étaient pas favorables pour eux... Oui on pouvez parler de drame, ce terme n'était pas exagéré puisque c'était la réalité.
La sidérurgie est malade... cliquez et zoomez pour lire l'article de décembre 1978...
Manihen ( Outreau ) se retrouvait avec une lourde charge, faire disparaître les tonnes de ferrailles sur plusieurs hectares et rebâtir, trouver des entreprises, tout un travail de longue haleine dont nous reviendrons par la suite.
La zone des A.P.O photo septembre 2009 vue les anciens Aciéries, Manoirs industries et Outreau Technologie Octobre 2009
SEPTEMBRE 2009
Sortie de l'usine des A.P.O dans les années 1970
Sortie des Aciéries photo avant la seconde guerre mondiale.
JOURNAL OFFICIELDE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
DÉBATS PARLEMENTAIRES
ASSEMBLÉE NATIONALE Année 1976. -- N" 76 A. N. Samedi 4 Septembre 1976 *
5940
ASSEMBLES NATIONALE
4 Septembre 1976
Industrie sidérurgique (dégradation de l 'emploi
aux Aciéries (le Paris et d'Outreau, à Outreau [Pas-de-Calais]).
31507. — 4 septembre 1976 . — M. Bardol attire l ' attention de M. le Premier ministre sur la situation des Aciéries de Paris et d'Outreau, à Outreau (Pas-de-Calais) . Les A . P. O . sont le premier producteur européen de ferro-manganèse et l'un des premiers au plan mondial. Elles produisent également du ferro-silicium en quantité importante . L'intérêt national commande donc que le Gouvernement attache la plus grande importance à son fonctionnement, sa gestion financière, ses mouvements de capitaux . S' y ajoute l'intérêt régional, car il s'agit de la plus grande entreprise de la région boulonnaise. Or la situation n 'a cessé de se dégrader. Dans les derniers dix-huit mois, les réductions d ' horaires se sont succédées. Les sections Hauts fourneaux n' effectuent plus que quarante-deux heures par semaine et, depuis la rentrée des congés, les horaires ont été ramenés à quarante heures pour la ta 'alité du personnel de la section Aciéries. Dans le même temps, les départs à la retraite, etc . ne sont plus compensés et en sept mois de décembre 1975 à juillet 1976 — dans une région fortement frappée par le chômage, les effectifs ont diminué de 211 unités (3292 à 3081) .
Cela apparaît d 'autant plus paradoxal que toutes les données statiques constatent une augmentation générale de la production sidérurgique dans notre pays en 1976 par rapport à 1975 et que de nombreux économistes prévoient une pénurie d ' acier au plan mondial pour 1977. La dégradation de l 'emploi des A . P . O. n' est donc pas justifiée par une conjoncturé économique défavorable ni par des difficultés financières que rencontrerait l' entreprise. En effet, maigri une diminution des horaires, la production est passée, par haut fourneau en service, de 125 000 tonnes en 1975 à 160 000 tonnes en 1976. En 1975, malgré la crise, le bénéfice net était de 650 millions d ' anciens francs et le bénéfice de l'exploitation atteignait près de 2 500 000 000 francs . Le 23 juin 1976, le président directeur général déclarait devant les actionnaires que les résultats étaient en hausse de 19 p . 100 sur l'année précédente.
Cela explique que les A . P. O. ne sont pas les dernières à participer à la vague générale d ' investissements dans la sidérurgie. Elles viennent ainei de réaliser un emprunt de 3 milliards d 'anciens francs mais qui, malheureusement, ne seront pas utilisés pour le développement et la modernisation des usines de la région boulonnaise. Ces capitaux sont en effet transférés à l ' étranger et consacrés pour une part à la prise de participation dans les hauts fourneaux de la société Metallhüttenwerke, à Lübeck, en Allemagne fédérale, et investis pour une autre part au Gabon, dans une société de ferro-alliage . Autrement dit les A . P. O. installent au Gabon le haut fourneau n" 8 qui devait être construit à l'usine n" 3 à Boulogne . Cela est d'autant plus scandaleux que les terre-pleins, les travaux portuaires et le quai minéralier ont été payés par la nation . Parallèlement elles ne consacrent aucun crédit à la nécessaire modernisation et restructuration du secteur Aciéries. En fait, nous assistons à une volonté délibérée de sacrifier ce secteur et de surexploiter l 'ensemble du personnel en obtenant une productivité encore supérieure tout en diminuant les horaires et le nombre d' emplois. La politique économique et financière du Gouvernement a favorisé et favorise les entreprises antinationales des A. P. O . Dans ces conditions, il lui demande s 'il entend : 1" s'opposer au transfert de capitaux des A . P . O. en Allemagne fédérale et au Gabon ; 2" en finir avec sa politique de concentration des entreprises sidérurgiques sur quelques points du territoire, comme Dunkerque, où vont être installées une nouvelle aciérie électrique et une usine de ferro-silicium ; 3" compte tenu des moyens politiques dont il dispose, faire construire le haut fourneau n" 8 à Boulogne, moderniser les aciéries et développer leurs activités de transformation. Des photos des friches des A.P.O.
Au loin à droite Manihen
BARDOL (M. JEAN) [Pas-de-Calais]. Donne sa démission de la commission des lois [16 avril 1970]. Est nommé membre de la commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation [16 avril 1970 et 7 octobre 1970].
Questions orales : M. Jean Bardol attire l'attention de M. le Premier ministre sur un grave problème intéressant l'agglomération boulonnaise (Pas-de-Calais). Cette agglomération de plus de 100.000 habitants est victime d'un sous-développement économique qui provoque un chômage chronique très important et une émigration massive de jeunes. Dans cette agglomération est implantée une usine importante : les aciéries de Paris-Outreau qui produisent des ferro-alliages riches et rares (ferromanganèse et ferro-silicium) et qui emploient environ 2.500 personnes. Du 4 mai au 4 juin de cette année, la société des A. P. Q. a procédé à une augmentation. de capital (32,5 à 53,5 millions de francs) par l'émission de 420.000 actions dont 290.000 ont été réservées au trust américain: « United States Steel Overseas Capital Corporation », qui détient désormais 27 p. 100 du capital. Cette opération et les très importants bénéfices qu'elle réalise ont permis à la société des A. P. O. de décider la création d'une nouvelle unité de production. Alors qu'il semblait absolument évident que cette extension se ferait dans la .région boulonnaise, il apparaît aujourd'hui que le lieu d'implantation pourrait se situer à Rotterdam. Cette hypothèse provoque une grande et légitime inquiétude dans toute la population qui ne peut concevoir, avec juste raison, que la plus-importante entreprise boulonnaise, dont la prospérité est due pour la plus grosse part au labeur pénible de générations d'ouvriers de la région, aille s'implanter à l'étranger. Ce seraient des centaines d'emplois qui feraient défaut à la région, alors qu'elle en a cruellement besoin. Une telle mesure serait contraire à l'intérêt national : les A. P. O. sont en effet le premier producteur européen de ferro-manganèse et la France se doit absolument de garder cet atout économique. Nous nous priverions en outre de la possibilité future de créer, chez nous, à partir de cette production rare, les industries de transformation qui sont nécessaires à notre économie régionale et nationale. Il considère que le Gouvernement qui a donné son accord à la cession par les A. P. O. d'une part de son capital à une société américaine, est en mesure de décider et de fixer le lieu de implantation de la nouvelle unité de production dans la région boulonnaise. Il lui demande, en conséquence, quelles mesures urgentes il compte prendre sur les plans administratif, technique et financier (aménagement d'un quai minéralier, etc.) pour qu'il en soit ainsi [2 octobre 1970] (n° 1047). - Réponse [20 octobre 1970] (p. 1518, 1519). M. Jean Bardol
LES A.P.O pendant la seconde guerre mondiale Durant la seconde guerre mondiale l'usine cessera ses activités durant 5 ans
La compagnie payera, par an, à la commune d'Outreau une redevance calculée à raison de trois francs par are de terrain faisant partie des chemins et qui sera occupé pour le service de la voie de fer......
L'expansion économique sous Napoléon 3
Au delà de cet autoritarisme, le régime de Napoléon III accomplit en quelques années une œuvre économique considérable. L’industrie et le commerce connaissent un développement important, fruit d’une politique volontariste, largement teintée de saint-simonisme. Durant cette période, le réseau ferroviaire passe de 3 000 km (1852) à 18 000 km (1870) — les axes essentiels du réseau actuel sont déjà mis en place. L’expansion de certains secteurs industriels (textile, chimie, sidérurgie, métallurgie), la rationalisation et la modernisation de l’agriculture, la création des structures du capitalisme moderne (notamment de grandes banques capables de financer l’industrie grâce au crédit) permettent un fort essor économique et industriel, bien qu’il ne concerne pas l’ensemble du territoire. On assiste au passage progressif du protectionnisme au libre-échange, consacré par le traité de commerce du 23 janvier 1860 avec la Grande-Bretagne. Encarta
L’État lui-même donne une impulsion considérable aux travaux publics. Exemple emblématique, le programme d’aménagement de Paris, confié au baron Haussmann, transforme la physionomie de la capitale, tout en doublant la ségrégation sociale d’une ségrégation spatiale. Période d’expansion économique, et donc d’argent facile, d’affairisme, la première partie du règne de Napoléon III laisse donc le souvenir d’une « fête impériale » dont la cour, aux Tuileries comme à Compiègne, donne bien le ton. Pour le reste, l’expansion ne profite pas également à tous les Français. Ainsi, les années 1852-1870 ne marquent pas une amélioration du niveau de vie des ouvriers, contrairement à celui des notables, soutiens du régime impérial.
http://www.voyagesphotosmanu.com/napoleon_empereur.html Eugène Rouher - Wikipédia
Quelques photos des friches des A.P.O de Manihen
Photo des A.P.O du Portel de Pascal BERNARD le 4 juillet 2004.
Boulogne sur Mer les A.P.O et la pollution reportage télévisé du 6 Octobre 1973 Archives INA
http://www.ina.fr/video/CAF90004631/boulogne-sur-mer-et-la-pollution.fr.htmlBoulogne sur mer et la pollution
La France défigurée - 06/10/1973 - 05min32s
La ville de Boulogne sur mer est le premier port de pêche français mais elle est également classée au 5e rang des villes les plus polluées en France par le Laboratoire de la Sidérurgie française. Ce laboratoire estime que l'air est plus pollué par l'environnement marin que par les acieries de Paris Outreau, ce que conteste les riverains du Boulevard St Beuve. Interviews de Monsieur MOLEUX, Association de Défense du Boulevard St Beuve, qui remet en cause les résultats du laboratoires en expliquant que les mesures ont été réalisé avant la mise en service à Boulogne du deuxième haut-fourneau. de Jean RAGUIN, Directeur du laboratoire et de Monsieur TRUFFAUT, Ingénieur en chef de l'usine de Outreau qui évoque la lutte contre les fumées colorées en alternance avec des images des usines des acieries de Paris Outreau
Vidéo reportage du 6 Octobre 1973 I.N.A source http://www.ina.fr/video/CAF90004631/boulogne-sur-mer-et-la-pollution.fr.htmlBoulogne
La ville de Boulogne sur mer est le premier port de pêche français mais elle est également classée au 5e rang des villes les plus polluées en France par le Laboratoire de la Sidérurgie française. Ce laboratoire estime que l'air est plus pollué par l'environnement marin que par les acieries de Paris Outreau, ce que conteste les riverains du Boulevard St Beuve. Interviews de Monsieur MOLEUX, Association de Défense du Boulevard St Beuve, qui remet en cause les résultats du laboratoires en expliquant que les mesures ont été réalisé avant la mise en service à Boulogne du deuxième haut-fourneau. de Jean RAGUIN, Directeur du laboratoire et de Monsieur TRUFFAUT, Ingénieur en chef de l'usine de Outreau qui évoque la lutte contre les fumées colorées en alternance avec des images des usines des aciéries de Paris Outreau.
De la disparition de la Comilog, je ne veux retenir qu'une seule chose : elle a fait vivre de nombreuses familles, dont la mienne. C'était un métier dur. Des ouvriers y laissèrent leur vie, d'autres furent blessés. Les retraités ont rarement fait de vieux os, le corps usé par la poussière et la pollution. Enfant, quand je voyais s'échapper cette fumée rousse, ça m'inquiètait."
écrira Pascal BERNARD quelques jours aprés la démolition...
Photo des années 1980 ...de gauche à droite Maurice BERNARD et son neveu Patrick BERNARD et deux copains de travail. Patrick aujourd'hui travaille au Parc de la Falaise
'usine des hauts fourneaux du petit port a été construite de 1960 à 1970 par les aciéries de Paris et d'Outreau
Une grève de 7 semaines en 1967 entraîna la destruction de 2 hauts fourneaux en activité et nécessita leur reconstruction.
Aprés la fallite et la liquidation judiciaire des A.P.O prononcé le 12 décembre 1978, l'usine s'appellera SFPO en 1979 et continuera à produire 400.000 tonnes par an de ferromanganèse avec 3 hauts fourneaux.
ASSEMBLEE NATIONALE SEANCE DU 20 AVRIL 1977
M. Roland Huguet. Mesdames, messieurs, en 1966 survint
déjà une crise dans la sidérurgie . L'année précédente, j'avais été élu maire d'Isbergues . Dans le Pas-de-Calais, la situation est également inquiétante. Aux aciéries de Paris-Outreau, près de Boulogne-sur-Mer, plus de 360 .personnes sont concernées par le chômage. La direction arrêté le haut fourneau n" 2 en avril et mai . Ce chômage, au départ annoncé comme partiel, prend des allures d'état définitif. Si l'on effectue quelques prévisions pour les mois à venir, force est de constater que la situation du marché est telle que la, remise en marche des hauts fourneaux de l'usine d'Outreau, en particulier le n" 2, paraît douteuse . Dans une conjoncture actuellement défavorable, quels peuvent bien être les éléments positifs sur lesquels s'appuie la direction des aciéries de Paris-Outreau pour prévoir le réallumage au début du mois de juin ? Cette vague de chômage dite conjoncturel s, mais qui est sans doute plutôt e structurel s, semble donc être de mauvais augure. Est-il besoin de rappeler que les aciéries de Paris-Outreauproduisent du ferromanganèse et du silicomanganèse ?
De 3 385 salariés en mai 1975, l'effectif passe à 2 935 en février 1977, soit une diminution de 13,3 'p . 100. De plus, les réductions d'horaires se multiplient : depuis le 1er janvier 1977, 1S0, puis 575 ouvriers ne travaillent plus qùe 32 heures par semaine. Là encore, la politique de monopoles est à mettre-en accusation. La multinationale U .S . Steel, aujourd'hui majoritaire aux aciéries de Paris-Outreau explicite au Gabon une mine de ferromanganèse qu'elle envisage de transformer sur place. La vétusté des installations de Boulogne-sur-Mer, qui rend d'ailleurs quasi inapplicable a législation en matière de sécurité, n'est pas faite pour rendre optimistes les prévisions de marchés, si l'on compare ces, installations, par exemple, avec l'usine ultra-moderne de Lübeck, en République fédérale d'Allemagne, qui traite également du silicomanganèse
Les services de la CCI ont réalisé ce photomontage qui donne une idée de ce que sera le site qui fut celui de l'usine de la Comilog.
Un nouveau chapitre s'est ouvert cet été sur le site de l'ex-Comilog. Après la démolition-dépollution, place désormais aux futures installations avec une priorité : la passerelle transmanche.
Les engins de chantier s'activent sur la vaste friche laissée par l'usine de ferromanganèse de la Comilog. D'importants terrassements ont débuté cet été pour laisser place, sur les quarante hectares de l'ex-SFPO, à une plate-forme logistique et à une extension de Capécure. La silhouette de ce vaste espace portuaire se dessine désormais avec plus de précision comme on peut le voir sur ce photomontage de la CCI.
En ce qui concerne l'extension de Capécure, Océan Délices et Capitaine Houat ont déposé leurs permis de construire. « Celui de Tradimar doit l'être prochainement », annonce Francis Leroy, président de la chambre de commerce. Le groupe norvégien Marine Harvest, qui a réservé un emplacement, n'a pas encore déposé le sien. Ces entreprises aimeraient être dans les lieux pour la fin 2009. Elles occuperont le terre-plein nord, où quatre nouvelles rues vont être tracées. Quelques hectares, face à la mer, seront réservés à des activités tertiaires et à l'implantation d'un hôtel. « Cette partie en est au stade des contacts », ajoute Francis Leroy. A suivre aprés la pho
Suite ...Le retour du fret
Mais ce qui presse le plus, c'est la plate-forme logistique que l'on appelle le hub-port. Tout doit être prêt pour le 1er juillet. À cette date, LD Lines, filiale du groupe Louis Dreyfus, débutera ses quatre liaisons quotidiennes, fret et passagers, avec Douvres. Une passerelle « double pont, double voie » qui permet l'embarquement ou le débarquement sur deux niveaux, est en construction dans les chantiers Ravenstein en Hollande. Il est prévu que la Socarenam travaille pour eux en sous-traitance. Cette passerelle sera unique sur le littoral. En effet, elle sera mobile et coulissera pour pouvoir s'adapter à la largeur des bateaux. Et accueillir des navires de nouvelles générations comme les BGV. Ce projet de bateaux à grande vitesse est toujours dans les cartons. « Nous sommes en relation avec deux armateurs », indique Francis Leroy.
Mais aucun investisseur n'a encore franchi le pas. Et vu les temps qui courent, on devine qu'il va falloir patienter. La nouvelle passerelle, qui aura une sœur jumelle en 2010, va tout d'abord rouvrir le trafic fret historique du port de Boulogne, perdu en juin 2001. Dans un premier temps à destination de Douvres avec LD Lines puis probablement vers Sheerness, un port de la Tamise associé à Boulogne. Un trafic est déjà acquis : celui des bouteilles d'eau minérale de Danone, destinées au marché anglais. Actuellement, elles sont stockées à Boulogne avant de prendre la route vers Calais pour embarquer. Ce trafic représente trois trains par semaine. • FRÉDÉRIC VAI
Comilog : les barricades avant de nouvelles discussions. La voix du nord, mardi 21 octobre
Blocus de la zone portuaire, face-à-face avec les CRS, directeur « retenu » dans son bureau. La colère, hier, des 351 futurs licenciés a abouti à une renégociation du plan social.
Les 351 futurs licenciés de la Comilog, l'usine de ferromanganèse de Boulogne qui fermera en décembre, ont fait monter la pression hier lors d' une journée d'action très tendue. Commencée à 2 h du matin par un blocus de la zone portuaire (150 camions de poisson bloqués par des barrages levés à 18 h), elle s'est terminée à 20 h dans une ambiance électrique, par la « libération » du directeur du site, Michel Delisme, « retenu » dans son bureau. Les salariés avaient obtenu la renégociation du plan social. Les nouvelles discussions débuteront jeudi en préfecture d'Arras, en présence du PDG d'Eramet, Jacques Baccardats... Il faut dire que la direction du groupe Eramet (actionnaire majoritaire de la Comilog depuis 1998) a laissé pourrir la situation depuis l'annonce de la fermeture du site boulonnais, début septembre, et surtout depuis l'ouverture des négociations sur le plan social, le 2 octobre. Elle a mis 20 jours pour accorder six mois de congé de reclassement aux futurs licenciés, alors que l 'intersyndicale en réclamait 18. Or, « chez nous, beaucoup de manœuvres spécialisés dans des tâches spécifiques ont besoin d'une remise à niveau en français ou en maths, sans parler de formation », explique un délégué. Mais surtout, les indemnités de licenciement n'avaient toujours pas été évoquées, à dix jours de la fermeture du plan social, qui doit être transmis le 30 octobre à la direction départementale du Travail. Autre provocation pour les salariés, ils ont appris que Jacques Baccardats, PDG du groupe Eramet - dont l'Etat est actionnaire indirect à 27 % -, était en Nouvelle-Calédonie depuis une semaine, et le n°2 du groupe en vacances. En pleine période de négociation... « Plus rien à perdre » Les premières propositions transmises hier après-midi aux délégués par le directeur du site, simple courroie de transmission, n'ont rien fait pour calmer les manifestants : Eramet (13 000 salariés dans le monde) propose 1 500 ? par personne d'indemnités compensatrices (c'est-à-dire le « bonus » accordé par rapport à la convention collective).
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L'intersyndicale en réclamait 30 000, tout en sachant que les salariés de Metaleurop, référence dans toutes les têtes, en ont obtenu 15 000. Proposition jugée « provocatrice » par les salariés. Et par les personnalités politiques locales, le maire PS Frédéric Cuvillier et les députés Guy Lengagne et Jack Lang, qui, dans un communiqué commun, « craignent une réaction désespérée des travailleurs après ces propositions inacceptables » et ont prévu d'alerter Jacques Chirac à ce sujet lors de sa visite à Valenciennes. De désespoir et d'avenir sombre, il était question hier sur les barricades enflammés que tenaient les 300 manifestants pour bloquer les accès à la zone portuaire. Avec des palettes, des pneus, du coke, des plates-formes roulantes et engins de levage, ramenés du site. « On a travaillé des années dans le chaud, la fumée, le gaz, on ne partira pas comme des malpropres », disait un ouvrier. « De toute façon, maintenant, on va être chômeurs à vie, bientôt RMistes, on n'a plus rien à perdre », renchérissait un autre. Et une banderole donnait le ton : « Histoire d'Eramet : du sang (deux morts en 1998 dans une explosion du haut-fourneau), de la peur (trois explosions en 2002), et des larmes (361 licenciés en 2003). » « AZF boulonnais... » Les professionnels du poisson, dernière force vive de l'économie locale, ont fait les frais de ce coup de semonce, puisque le blocus a empêché (jusqu'à 18 heures) de 150 à 200 camions de partir de la gare de marée pour livrer la France et l'Europe. Plusieurs millions d'euros de chiffre d'affaires étaient en jeu. Il a fallu l'intervention (sans heurts) des CRS vers 13 h, sur ordre de la sous-préfecture, pour que les manifestants libèrent un accès, mais il a été vite coupé une centaine de mètres derrière. Mais les salariés de la Comilog ont montré hier qu'ils pouvaient faire beaucoup plus de dégâts, en déversant vers 12 h par bulldozer une pelletée de ferromanganèse dans le port de plaisance. Or, il y en a 20 000 tonnes sur le site, « de quoi boucher le port » disent les manifestants. Sans compter du « fioul lourd, de l'acide, du chlorure ferrique », rappelait un tract promettant le 30 octobre un « AZF boulonnais » si les négociations n' avancent pas.
Stéphane RAUTURIER