Absence (Creative Sources, CS034)

Axel Dörner - trumpet
Leonel Kaplan - trumpet
Diego Chamy - percussion

1- thasn'
2- n'thas
3- asn'th
4- Sn'tha

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"This peculiar association of silent skeptics falsifies the banknotes of pally improvisation, evidencing once again that joining someone does not necessarily mean that you must wear a fancy dress.", Massimo Ricci (Touching Extremes)

Recorded on May 29, 2003 in Tec-Son Studio, Buenos Aires.

Cover photograph by Margaret Kammerer.

"One of the most esteemed performers in contemporary improvisation, trumpet Axel Dörner is here portrayed in a live in studio recording which took place in Buenos Aires in 2003. His accomplices are Leonel Kaplan (trumpet) and Diego Chamy (percussion): the former uses his instrument pretty much in a Dörner-like style, so that their frantic blowing, hisses and crackles make for intense duets, while Chamy punctuates the performance with sparse, but loud banging on unidentified percussions (probably bare metal pieces). If you're already familiar with Dörner's improvisation techniques, this disc won't take you by surprise, but it will be a nice add anyway; otherwise, it could be a good starting point.", Eugenio Maggi (Chain D.L.K.)

"Ferreous spots of swiftness in contrast with rusted kitchenware smelling of gunpowder; silence lurking amidst the gurgles of tonal renegation, while stretching harmonics and patches of instrumental encroachment agitate the sleep of an already resigned mechanical soul. Speculating about the undesirable parts of what once we called an instrumental lexicon, Dörner and Kaplan keep their valves in constant dire trouble, plunderers of hot air to be resold as gaseous tightroping. Chamy oversees these hobbling conversations while trying to be kind and smiling - only, his percussion array has no front teeth to flash, which makes his metallic sibilance even more specific. This peculiar association of silent skeptics falsifies the banknotes of pally improvisation, evidencing once again that joining someone does not necessarily mean that you must wear a fancy dress.", Massimo Ricci (Touching Extremes)

"...All through ABSENCE’s four selections the strategy involves the horn men billowing and vibrating colored air through their body tubes – with little if no use of the valves – while Chamy stretches and scratches percussive textures.

As the disc evolves, the fluttering tones become progressively louder and less concentrated, with virgin air replace by Bronx cheer-like resonations. Also heard are rasping echoes that alternately resemble the sounds expelled from a Tibetan radung or blared from plastic megaphones at outdoor football games. Meanwhile the percussionist appears to be not only grating metal-against-metal in the most abrasive fashion, but cross patterning beats on empty cardboard boxes or wooden sticks.

Replete with elongated silences, the almost electronically oscillated brass whistles and hocketing tones from pressed-against-the-mic trumpet bells eventually combine for tremolo tongue rhythms that vibrate the metal as well as the capillary pipes. Creating breath percussion, the two brassmen distend their output to an echoing crescendo of sawing and braying textures that meld with Chamy’s gritty drum punctuation.

Another improv outpost heard from, ABSENCE proves that Dörner’s South American buddies can hold their own with other minimalist explorers.", Ken Waxman (Jazzweekly, Jazzword)

"This stuff will clearly delight fans of post-Bill Dixon trumpet playing. Chamy, new to me, is a gifted colorist and creates a number of effects which sound electronic [...]. Low eddies, swirls, and whooshes predominate (particularly on the opening “thasn’”), occasionally peaking during moments that suggest growling animals waiting to strike, almost as if angered by the listener. The best piece is saved for last, as the music swings between long silences or rests and hideously buckling metal noises.", Jason Bivins (One Final Note)

"This is top of new improvisation. Dörner continues to explore his techniques of trumpet playing, which has nothing to do with the trumpet as such, but everything with the instrument as an object and Leonel Kaplan proofs to be a good student (assuming of course it's not Dörner who nicked the technique!) and the percussion of Chamy can be anything that has a surface to hit. Very intense playing by all three players on board and an even more demanding release that the previous highlight of this bunch.", Frans de Waard (Vital Weekly)

"Absence, tient davantage du surcroît de son que de la déficience de matériau sonore : au cours des quatre plages anagrammatiques de ce disque, Axel Dörner (trompette), Leonel Kaplan (trompette) et Diego Chamy (percussions) n’ont de cesse de saturer, par intervalle, l’espace sonore : soit que les percussions deviennent frénétiques, pulsant de manière arythmique, bossuant l’espace d’écoute, soit que les trompettes sont poussées à leur point de surcharge, laissant les harmoniques déborder en stridences incontrôlables et monotonales, donnant lieu à de micro-pastiches de La Monte Young, soit que les très simples traitements dont ces instruments sont les objets distordent, altèrent ou corrompent le matériau d’origine.

Sur cette situation à quatre termes (deux trompettes, un jeu de percussions, le traitement sonore), identique le long des quatre morceaux de ce disque de quarante-quatre minutes (à ce stade, vous commencez à soupçonner, lecteur, une numérologie secrète mais bien visible au cœur de cet album), les trois musiciens (et le quatrième présent/absent, la machine) tissent quatre canevas à partir des mêmes motifs, et obtiennent quatre résultats semblables mais variables, où les motifs centraux (ces notes de trompettes tenues jusqu’à saturation mais qui se modifient en intensités de souffles et en micro-tons) sont subtilement déplacés, décentrés, recomposés, de façon à former des figures nouvelles où l’on entrevoit toujours, en chaque partie, le dessin d’origine. Et comme ce carré peut s’aborder indistinctement par ses quatre angles, il n’y a pas de dessin d’origine : de sorte que ce dernier, en réalité, est le carré lui-même, que l’on aperçoit tout entier quelque soit le point d’où on l’observe. Une aberration optique qui a de quoi désarçonner : la numérologie a bel et bien agi.

Quand je parle d’un dessin d’origine formé de quatre côtés que l’on percevrait entier dans chacune de ses parties, j’entends par là que ce disque, avec ces subtiles variations / anagrammes / palindromes à partir d’un même canevas, met à contribution la mémoire immédiate de l’auditeur pour la tromper : écouter chacun de ces quatre morceaux, c’est en développer une mémoire incertaine qui sera, lors de l’écoute des trois autres morceaux, à la fois confirmée et mise en doute à trois reprise, chaque morceau ajoutant un niveau de plus à ce processus de mémorisation / amnésie. De sorte que chaque écoute sera toujours simultanément écoute d’un présent et écoute d’un passé ou d’une mémoire réactivés, représentifiés. Dès lors que vous êtes pris dans ce diabolique piège mnémonique, vous pouvez chercher en vain l’ordre originel des lettres des quatre titres, reconstituer la figure, le mot d’origine désormais perdu, en vue d’une révélation qui ne viendra pas : une révélation absente. Et constater que vous tenez moins là un disque de numérologue que le rêve insensé de géomètres de la mémoire.", Mathias (dMute, www.infratunes.com)

"Creative Sources Recordings est un label qui compte aujourd'hui cinquante titres à son actif regroupant plus de quatre-vingts musiciens. Ce label présente des « musiciens-performer ». Musique conceptualisée laissant une grande part à l'expérience. Expérience de sons nouveaux. Recherche des limites de l'audible, recherche de nouveaux territoires sonores. Le trio Axel Dörner / Leonel Kaplan / Diego Chamy s'inscrit dans cette mouvance expérimentale. Le trio s'articule autour du souffle. Il n'y a plus de note. Juste une colonne d'air. Un souffle continu. Un chuintement. Une fuite. Une crevaison. Un épuisement. Les musiciens s'époumonent. Ils vident tout l'air contenu dans les poumons. Écrasement. Insistance. Jusqu'au bout du vide ! Un enregistrement surprenant de facture minimale. Pour les amateurs du genre.", BB (Bordeline, La Médiathèque de la Communaute Française de Belgique)

"...the original Creative Sources album by the trio is a bristling, busy affair made up of the two trumpets (Dörner and Kaplan) and Chamy’s simple, stripped-down percussion. It is mostly made up of textural, noteless extended technique, with the two trumpets hard to pick apart, with only the occasional signature sound from Dörner giving away who is who. It isn’t the hushed, quiet affair that the 2003 recording date might suggest, with the three musicians really wrapping their sounds in and out of one another, building a thoroughly satisfying, muscular bundle of writhing, energetic music. I will never know, having already been familiar with the CD, but I suspect that if I had come to this release cold, without knowing anything about when it was recorded I would not have thought it was seven years old.", Richard Pinnell, The Watchful Ear

"Boléro a minima..."

Diego Chamy, Axel Dörner et Leonel Kaplan at NPAI Festival, 2006

C’est donc de la musique répétitive, comme le boléro en son temps, c’est la preuve que ce concept peut créer une atmosphère entêtante et accessible, il faut dire qu’on a pas que de la musique. Diego Chamy, d’abord emplit l’espace scénique, pas uniquement parce que sa grosse caisse est impressionnante! Il y a aussi sa danse, minimaliste et aérienne, entrecoupée d’immobilités et de monologues en Espagnol. Cela donne un air burlesque au spectacle, d’autant qu’Axel Dörner reste totalement impassible à tout ça, sérieux et concentré sur sa trompette. Leonel Kaplan est ce soir en grande forme. Tous les trois se répondent sans arrêt, le temps devient cotonneux, spongieux, il faut dire que Diego n’arrête pas d’astiquer sa grosse caisse à l’aide d’une éponge!

Essayer des formations inédites, c’est une des grandes réussites de ce festival. Dans un premier trio, Leonel Kaplan pouvait paraître un peu en retrait, c’est loin d’être le cas ici!

Thierry Wattez, Le Journal.cit